Stages de recherche en lien avec les entreprises

Retranscription écrite de la vidéo "Stage de recherche en lien avec les entreprises" :

00:00:00 – 00:01:01
[Musique]
Interviewer : Bonjour Marie-Claire, aujourd’hui on va parler des stages de recherche en lien avec les entreprises. Dans un premier temps, est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît ?
Marie-Claire Bilbault : Oui. Donc Marie-Claire Bilbault, je suis chargée d’innovation et partenariat entreprise à l’Université de Lille, pour mettre en œuvre les actions I-Site de valorisation en partenariat avec les entreprises. Et depuis la labellisation du PUI en 2023, j’ai intégré aussi l’équipe PUI de Lille. Je coordonne l’action qui s’intitule « Stage de recherche en lien avec les entreprises pour amorcer des partenariats de recherche laboratoire-entreprise » et notamment les tests CIFRE.

00:01:12 – 00:02:09
Interviewer : Est-ce que je peux te laisser mettre le sujet dans son contexte et dans celui du PUI, s’il te plaît ?
Marie-Claire Bilbault : Voilà. Donc on a démarré par un petit benchmark, notamment auprès des sites de Clermont et de la région des Pays de la Loire, qui avaient mis en place des aides à peu près avec des objectifs similaires. Le PUI de Lille a donc souhaité expérimenter un dispositif intitulé « Stage de recherche en lien avec les entreprises ». C’est bien une expérimentation.
Bien entendu, si cela ne correspond pas à des besoins, ou si l’impact vers les collaborations plus durables, notamment via des thèses, ne se fait pas, le dispositif sera arrêté.

00:01:40 – 00:02:49
Les deux objectifs de ce dispositif, qui doivent contribuer à développer nos KPI du PUI, sont :

1. Développer les collaborations de recherche avec une entreprise.

2. Augmenter le nombre de doctorants en lien avec les entreprises par des contrats doctoraux de type CIFRE.

Ces stages de recherche doivent permettre :

• d’initier des collaborations,

• de travailler sur la phase préalable de recherche (état de l’art, premiers travaux, levée de verrous scientifiques et technologiques),

• de tester la faisabilité du projet,

• et surtout de préparer le sujet de recherche de la future thèse.

À la fin du stage, si le projet doctoral est validé et que les acteurs sont en adéquation, le projet peut être poursuivi dans le cadre d’un contrat doctoral de type CIFRE.

00:02:47 – 00:03:51
Pour l’entreprise, c’est une bonne chose d’initier ce stage :

• il dure six mois, donc l’implication reste limitée,

• mais si le projet est en adéquation, il peut être prolongé par une thèse de trois ans.

Cela permet de démarrer une première relation avant la thèse et d’amorcer une collaboration avec le monde de la recherche.

00:03:21 – 00:04:22
Interviewer : Est-ce que tu peux nous présenter le dispositif, peut-être en partageant quelques retours d’expérience, enjeux et facteurs clés de succès ?
Marie-Claire Bilbault : Alors, si je prends d’abord les critères :

• L’aide (fonds PUI) finance la gratification d’un stagiaire de Master 2 ou de dernière année d’école d’ingénieur, au taux horaire réglementaire.

• Le chercheur doit être attaché à une unité de recherche d’un établissement du PUI.

• Les entreprises éligibles : start-up, TPE, PME ou ETI (les grandes entreprises sont exclues).

• Une priorité est donnée aux nouvelles collaborations entreprise-unité de recherche.

• L’entreprise peut être localisée hors région.

• Le sujet doit s’inscrire dans la stratégie du PUI de Lille et avoir un potentiel de sujet de thèse.

00:04:52 – 00:05:54
Le stagiaire est recruté par une unité de recherche du PUI (et non par l’entreprise). Il peut être inscrit dans un master d’un établissement du PUI ou d’ailleurs.
Le processus d’instruction est simple et agile :

• dossier de candidature simplifié envoyé par mail,

• lettre d’intérêt de l’entreprise,

• validation par un comité technique (Université de Lille, IMT Nord-Europe, Centrale Lille),

• décision finale par consultation écrite auprès des vice-présidents concernés.

Le processus de gestion est également souple et centralisé par une direction de l’université, avec mise en paiement mensuelle de la gratification sur attestation de présence.

00:05:57 – 00:06:51
En termes de bilan :

• L’objectif est de financer 36 stages sur 4 ans.

• Trois stages ont été financés et clôturés au 1er semestre 2024 (lancement tardif fin octobre 2023).

• Pour la session 2025, 11 demandes de financement ont été reçues et accordées, en attente du recrutement des stagiaires.
  Tous les secteurs sont concernés et plusieurs start-ups sont déjà impliquées.

00:06:59 – 00:09:00
Interviewer : Peux-tu nous partager les facteurs clés de succès et les mises en garde, notamment administratives ou opérationnelles ?
Marie-Claire Bilbault : Oui, bien sûr.

• En plus de la convention de stage, il faut un contrat de collaboration entre l’entreprise et l’unité de recherche (donc aussi avec l’établissement tutelle).

• Les frais d’environnement ne sont pas financés.

• Les conditions diffèrent selon les tutelles (Université de Lille, CNRS…), ce qui a pu créer quelques difficultés.
  Une action « standard contractuel » est prévue pour homogénéiser les contrats et proposer un modèle simplifié.

Autres points :

• La santé financière des entreprises n’est pas analysée, mais le stagiaire reste sécurisé car il est recruté par le laboratoire. Exemple : une entreprise mise en liquidation judiciaire, mais le stagiaire a pu terminer son stage.

• La difficulté à trouver un candidat peut exister. Exemple : une entreprise de Montpellier, mais seul un étudiant de Master 1 a été trouvé. Le projet a quand même été financé et la collaboration se poursuit.

00:09:31 – 00:11:01
Sur l’attractivité :

• Les étudiants trouvent en entreprise des gratifications supérieures à celles prévues par la réglementation.

• Une réflexion avait été menée pour ajouter des bourses, mais juridiquement c’était trop complexe.

• Résultat : en 2025, un premier désistement d’un stagiaire a eu lieu car la gratification n’était pas jugée suffisante.

00:11:00 – 00:12:31
Un exemple de succès :

• Stage financé avec une start-up issue d’un laboratoire de l’Université de Lille.

• L’étudiant, issu de l’EPF Cachan, a été recruté hors région.

• La collaboration a été poursuivie par une thèse financée sur fonds FEDER, avec cofinancement entreprise + Initiative d’Excellence de l’Université de Lille.

• Différence avec une CIFRE : le doctorant est recruté par le laboratoire (et non par l’entreprise).

00:11:58 – 00:13:15
En perspective :

• Un événement est organisé le 24 février, en présence de l’ANRT, de la DRARI et du service recherche de la Région Hauts-de-France.

• Objectifs : présenter les dispositifs CIFRE et régionaux, partager des témoignages de binômes chercheurs-entreprises, et présenter le dispositif « Stage de recherche en lien avec les entreprises » du PUI.

00:13:15 – fin
Interviewer : Très clair. Merci beaucoup, Marie-Claire. Je pense qu’on a eu un bon aperçu du sujet. On mettra éventuellement ton contact en dessous de la capsule vidéo pour ceux qui auraient des questions.
Marie-Claire Bilbault : Avec plaisir. Au revoir.
[Musique]