Réseau SHAKER

Retranscription écrite de la vidéo "Le programme Shaker pour les "innovateurs"" :

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Aujourd’hui, on va parler du réseau Shaker. Dans un premier temps, est-ce que je peux vous laisser vous présenter, s’il vous plaît ?
— Oui, bonjour à toutes et à tous. Je suis Catherine Dupas-Brusek, chargée de mission valorisation économique et Europe à l’Université de Lille, avec un passé de chercheure, et aussi un passé de pilotage d’une cellule d’ingénierie de projet, où j’ai beaucoup aidé les chercheurs. J’étais aussi déjà bien connue des directeurs d’unité, en particulier dans le domaine des sciences et technologies. Donc voilà pour ma présentation.

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— Est-ce que vous pouvez remettre le sujet du jour dans son contexte, et dans le contexte de votre PUI, s’il vous plaît ?
— Oui. Alors en fait, ce qu’il faut savoir, c’est que l’Université de Lille, c’est une grosse université avec 80 000 étudiants — ce qui est déjà gros. On a 64 laboratoires et environ 3 000 chercheurs et enseignants-chercheurs. Donc honnêtement, on ne peut pas être partout, il faut être aidés.

Le constat, c’est qu’on n’a pas assez d’informations qui passent dans les laboratoires, en particulier en ce qui concerne la valorisation de la recherche. On note aussi qu’on n’a pas assez de projets détectés. Et puis, il y a une certaine complexité parfois — étant donné qu’on a beaucoup de laboratoires et beaucoup d’enseignants-chercheurs — à trouver les bonnes compétences, les bonnes technologies et les bonnes volontés pour répondre aux sollicitations des industriels et des acteurs extérieurs.

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La solution qu’on a trouvée pour essayer de pallier ces problèmes, c’est de mettre en place un réseau : le réseau Shaker.
C’est un réseau qui regroupe des correspondants innovation dans les laboratoires. Ces correspondants ont quatre missions principales :

1. Relayer les informations du PUI, et plus généralement relatives à la valorisation de la recherche, dans leurs laboratoires respectifs ;

2. Participer aux événements que peut organiser le PUI. Par exemple, quand on veut faire des formations aux membres des laboratoires, on passe par les correspondants innovation pour qu’ils les informent, et aussi pour essayer de trouver des témoignages dans les laboratoires qui peuvent appuyer les formations qu’on propose ;

3. Aider les business developers, une autre action du PUI, à identifier les bonnes compétences dans les laboratoires — les compétences qui peuvent répondre au mieux aux problématiques posées par les entreprises ;

4. Être un relais pour la détection de projets innovants, et faire le lien vers les chargés de valorisation des membres fondateurs du PUI.

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Actuellement, on a 51 correspondants innovation, qui couvrent 39 laboratoires sur 64. Donc il nous manque encore des correspondants. J’attends les retours de l’action 1 Shaker pour développer ce réseau.

En termes de thématiques scientifiques :

• Environ 20 % des correspondants viennent des sciences humaines et sociales, droit, économie, gestion ;

• 30 % viennent du domaine de la santé ;

• Et 50 % des sciences et technologies.

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— Est-ce que vous pouvez nous partager les enjeux, les facteurs clés de succès, les mises en garde administratives et opérationnelles que vous avez identifiés ?
— Oui. Je vais commencer par un retour d’expérience. Pour l’instant, on a organisé trois réunions, de mai 2024 à janvier 2025.

Ces réunions ont plutôt été, pour l’instant, en top-down. Par exemple, la première réunion, on a présenté de façon générale le PUI et ses actions, sans entrer dans les détails. On a bien évidemment fait un focus sur l’action 1 Shaker : pourquoi participer au réseau, quelles sont les plus-values, quels sont les rôles attendus des correspondants innovation, etc.

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On leur a aussi présenté le rôle et le spectre des SATT (Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies), en fonction de l’échelle TRL. Parce que c’est vrai que, pour des correspondants innovation, ce n’est pas toujours simple de se retrouver dans l’univers des établissements ou des organismes de transfert de technologie.

Ensuite, on a fait une table ronde et on a recueilli leurs besoins.

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Lors de la deuxième réunion, on est allés un peu plus dans le détail de certaines actions du PUI : par exemple, l’action des business developers, les stages de recherche en lien avec les entreprises (avant, éventuellement, une thèse CIFRE ou une thèse financée par la Région), l’appel à soutien prématuration de l’Université de Lille, et le dispositif STARZ — que tout le monde doit connaître — qui sensibilise les jeunes chercheurs à l’entrepreneuriat.

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La troisième réunion, en janvier, était aussi un peu top-down. Le directeur du PUI opérationnel, Civ Carf, a présenté les actions passées et à venir : collaborations avec les entreprises, création de start-ups, mise en place d’événements, etc.

On a aussi eu une présentation de notre Initiative d’Excellence sur le financement de la valorisation, avec des informations sur les appels à projets lancés. Ensuite, on a organisé une visite d’un centre d’investigation clinique en innovation technologique, pour que les correspondants en sciences et technologies puissent découvrir ce qui se fait dans le domaine de la santé.

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Pour l’avenir, on voudrait que les correspondants innovation soient plus proactifs avec nous. Le 25 février, on organise une réunion particulière pour faire le lien entre l’action 1 (Shaker) et l’action 2 (Business Developers).

On va notamment présenter les business developers et leurs activités, et chaque correspondant devra faire le lien avec le business developer associé à son laboratoire. On va aussi travailler sur l’identification des technologies et savoir-faire des laboratoires, pour que les sollicitations d’entreprises puissent être traitées plus efficacement, avec l’aide du réseau Shaker.

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Il y a aussi une volonté des business developers d’avoir une approche « filière » : discuter avec les filières pour remonter les problématiques des entreprises. Ensuite, les business developers s’en emparent et sont aidés par les correspondants, qui connaissent bien leurs laboratoires.

Cela permet aussi d’identifier des verrous technologiques que les laboratoires pourraient aider à lever.

Sur le plus long terme, on vise un apprentissage collectif : motiver les correspondants à faire des retours d’expérience, partager des bonnes pratiques, expliquer comment ils ont aidé un business developer ou identifié une technologie valorisable, etc.

Ce modèle de correspondant Shaker s’inspire du modèle des correspondants Europe dans les établissements, auquel j’ai contribué activement.

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Concernant les freins : le réseau n’est pas encore complet, donc il faut le compléter. Les personnes désignées sont très diverses : directeurs d’unité, enseignants-chercheurs, ingénieurs de recherche… Ce sont des profils différents, pas toujours disponibles ni motivés.

Il ne faut pas oublier que les correspondants innovation appartiennent à une équipe. Ils connaissent bien ce qui se fait dans leur équipe, mais pas toujours dans les autres. Parfois, il y a même des tensions entre équipes — c’est rare, mais ça existe — et ce n’est pas toujours bien vu qu’un correspondant aille prospecter dans les autres équipes.

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Autre point : on n’a pas encore de « carotte » pour motiver les correspondants innovation. C’est à leur bon vouloir. On leur demande pas mal de choses, mais il ne faut pas que ça leur prenne trop de temps non plus.

Ils n’ont pas d’avancement privilégié, ni de prime pour l’instant. Il faut donc les manager intelligemment, leur proposer des activités motivantes. Par exemple, les mettre en contact avec les business developers pour répondre à des thématiques spécifiques d’entreprises, ça, ça semble leur plaire.

On prévoit aussi une série de formations pour les aider dans leur rôle. Ce sont des webinaires organisés entre 12h et 13h, pour ne pas trop empiéter sur leur temps.

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Le premier webinaire portait sur les bases de la propriété intellectuelle en recherche : brevets, droits d’auteur, secrets, marques, dessins et modèles. La SATT a mis l’accent sur les brevets.

Une deuxième formation est envisagée sur la manière de remplir une déclaration d’invention ou de création originale, et sur les droits et devoirs de l’inventeur. C’est important de distinguer l’inventeur d’un brevet d’un co-auteur de publication — une confusion fréquente dans les laboratoires.

La troisième formation concernera le droit des tiers : copropriété, différence entre prestation, collaboration de recherche, ou co-maturation.

Enfin, une quatrième formation portera sur les financements disponibles pour la valorisation — en lien avec notre action 5 sur la prématuration.

Nous allons également leur fournir une boîte à outils en lien avec ces informations.

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Enfin, via le réseau Shaker, on espère augmenter :

• Le nombre de déclarations d’invention et de création originale ;

• Le nombre de projets de prématuration et de maturation ;

• Le nombre de contrats de prestation ou de recherche ;

• Le nombre de thèses CIFRE ;

• Le nombre de lauréats i-PhD ;

• Et bien sûr, la création de start-ups.

— Eh bien, merci, c’était très très clair ! Je vous souhaite une bonne journée, et à bientôt.
— Je vous remercie.